❌ Le Manifeste du "Ça Aurait Pu Être Pire" : Ce Qu'il Ne Faut Plus Dire
Il y a la maladie, le diagnostic, le plan d'action. Et puis il y a la bêtise humaine, qui arrive toujours avec sa petite phrase assassine, déguisée en bienveillance. Je ne veux plus les entendre. Je suis en train de bâtir un essai littéraire pour exorciser cette diplégie, alors laissez-moi le faire sans vos clichés.
Je ne veux plus qu'on me dise à propos de Xavier:
1. «Mais ça ne se voit pas qu'il est handicapé, il est tellement beau!»
Ah, merci. C'est l'ultime compliment absurde. J'imagine que le handicap, pour être validé, devrait être obligatoirement associé à la laideur. Mon fils est donc beau, donc la spasticité, par un miracle esthétique, n'existe pas? Parce qu'il devrait être moche en plus? Le physique n'est pas une preuve de bonne santé neurologique. Gardez vos compliments pour son intelligence à démonter la télécommande.
2. «Les médecins se trompent, y a plein de bébés qui ne marchent pas avant 22 mois.»
Tous se trompent? Le pédiatre qui a vu la spasticité? Le neuropédiatre qui l'a confirmée? Le physiatre qui a posé le diagnostic probable? Et aussi la physiothérapeute qui va le prendre en charge? Tous sont dans l'erreur, et c'est vous, avec votre savoir encyclopédique de grand-mère ou d'ami bien intentionné, qui détenez la vérité? Pousse, mais pousse égal. L'espoir est une chose, le déni du corps médical en est une autre. On a un diagnostic, on va travailler avec.
3. «Tu verras, il sera un grand athlète.»
Ça, c'est mon préféré. Le déni qui se mue en prophétie olympienne. L'humilité, ça existe. On a déjà établi qu'il sera crissement poche en vélo. L'idée n'est plus l'exploit sportif, mais la simple autonomie. La course pour lui, c'est d'atteindre le sofa sans tomber. On n'est pas dans un film américain où le handicap se résout par une médaille d'or. On est dans le réel.
4. «Ça aurait pu être pire, il aurait pu être débile.»
Oui. J'suis d'accord. Ça aurait pu être la leucémie, l'absence de vie, le handicap lourd. Et dans mon intimité de parent, je me dis cette phrase-là, le cœur serré, comme un mantra de survie. Mais cette phrase, elle est tabou. Pour le moment, il n'y a que moi et le chéri qui avons le droit de la dire. C'est notre béquille émotionnelle. Elle n'a pas à sortir de nos quatre murs, balancée par quelqu'un qui n'a aucune idée du poids de ce petit «fruste» sur nos épaules.
Le silence est d'or. L'action est vitale. Le jugement, il est de trop.


Tu as fait une montée de lait? Lollllll
RépondreSupprimerJe pense que les gens essaient de t'encourager... et je dois avouer qu'ils sont maladroits! :P
Je ne pense pas que l'on puisse comparer les problèmes des uns avec les problèmes des autres...
Oui! Ils existent des enfants avec des infirmités (pire que ceux de Xavier) et des problèmes mentaux (autisme, déficience intellectuelle, etc)... Mais attention, il ne faut pas oublier que cela doit être difficile pour les parents aux prises avec ses "différences". Pourtant ils n'ont pas le choix...
Pour ton petit Xavier, tu peux te dire que tu es chanceuse qu'il est seulement ce problème de motricité... "Cela aurait pu être pire!" comme le titre d'un livre de Guy Bourgeois (un motivateur).
Moi, je suis tellement fière de toi et de ce que tu as écrit!
RépondreSupprimerMalheureusement, je te comprends trop bien. Je pense que j'aurais mêle le droit De dire que ça pourrait être pire.
Mais, justement, je ne le ferai pas! On a besoin de
support, pas de phrases vides. Écrire un courriel avec des liens et un résumé accessible ( et vos attentes) pourrait aussi aider...
Solidairement, xxx
J'ai confience en votre capacité à gérer cette situation difficile parce que vous aimez beaucoup votre fils et qu'il le ressent. Aussi, le simple fait d'accepter sa diplégie, ne peut que l'aider à l'accepter lui aussi.
RépondreSupprimerMélanie XX
Merci beaucoup, ça me fait du bien de lire ça.
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