Pourquoi ce Blog ? Le Manifeste du Cycliste Poche

Le diagnostic, c'est une façon polie de dire: «Votre chemin vient de changer de carte. Et elle est pleine de nids-de-poule.» Apprendre que Xavier était atteint d'une IMC, c'était d'abord le vertige. Un de ces moments où l'on se sent tomber sans fin dans un puits d'interrogations qui sent le formol. Oui, j'ai pleuré. Pas des larmes de cinéma, juste la vérité brute qui sort par les yeux. C'est l'étape obligatoire avant la négociation. Mais on ne peut pas rester figé devant un enfant qui grandit. Après quelques semaines passées à digérer l'absurdité du Destin, on se fait à l'idée. La route sera longue, celle de la rééducation vers la marche. C'est le prix à payer. On nous a dit que sa diplégie spastique était «frustre», la forme la plus légère. La plus gentille des tragédies. Ça me fait rire jaune. Même la misère a ses catégories, n'est-ce pas? Alors, pourquoi ce blog? Parce que dans la pénombre de la forme frustre, on se sent souvent seul. On nous dit que «ce n'est pas si grave», mais ce n'est pas une réponse concrète pour un parent qui se demande si son enfant tiendra un jour sur un vélo sans avoir l'air d'un manchot pris dans la mélasse. Je veux rejoindre ceux qui ont aussi reçu cette étiquette légère, ceux qui n'osent pas trop se plaindre mais qui cherchent désespérément un mode d'emploi. Ce blog est un phare, un cri de ralliement, pour que nous puissions échanger nos trucs, nos victoires minuscules et nos moments de désespoir. Parce que parfois, il faut se parler franchement, sans le filtre de la compassion molle. On est dans la même galère, alors autant rire de nos misères et des vélos qu'on n'apprendra jamais à bien monter.

On attend l'appel de l'orthésiste...


C'est son premier glaçon sucré...  il n'est pas encore trop sûr
d'aimer ça !

Aux jours d'aujourd'hui, j'ai mauditement hâte de recevoir le coup de fil pour qu'on aille chercher les orthèses à Xavier.  J'ai tellement envie de le voir faire quelques pas tout seul, sans se tenir après quelque chose, sans voir dans son regard qu'il n'est pas sûr d'y arriver. 

J'crois que lorsque le chéri et moi le verrons pour la première fois gambader tout seul, on va fêter ça très très fort.  Disons que cette cour là derrière la maison, on l'avait choisie expressément pour lui.  Donc, pas besoin de vous dire que le chéri est prêt depuis longtemps à aller courir dehors avec p'tit pet.  Évidemment, il n'a pas attendu qu'il marche pour aller profiter de notre terrain avec son fiston.




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