La spasticité peut revenir plus handicapante au fil de la croissance


Il y a deux ou trois ans, quand Xavier avait pas mal atteint son plateau de réhabilitation, son physiatre nous avait averti que vers 7 ou 8 ans il se pourrait bien qu'il doive revenir faire son tour en physio et en ergo.   Pourquoi?  Parce que vers cet âge dans lequel les mousses grandissent, parce que la diplégie spastique fait en sorte que les muscles et les os qui grandissent ne s'accordent pas super bien, que la fameuse *raideur si caractéristique à la diplégie spastique (même la forme frustre) s’aggrave.

Dans le cas de Xavier, ce n'est pas irréversible : il y a de la place à retravailler la souplesse un brin, d'autant plus qu'on l'a ramené avant que sa démarche lors de la marche soit vraiment contraignante.  Bref, c'est presque plus de la prévention qu'on vient de commencer à faire que de la grosse réadaptation.  Parcontre, cet hiver, quand son père et moi on s'énervait un peu parce que fiston semblait traîner de la patte (gros bruit de bottes frottant l'asphalte) et qu'on croyait que c'était de l'attitude de préadolescent précoce, on se la gourrait solide.  En réalité, sa spasticité a mobilisé son pied de façon à ce qu'il ne relève plus suffisament le talon pour qu'il puisse avoir un pas normal et silencieux.  Xavier disait donc vrai quand il nous chialait qu'il ne faisait pas exprès.

Donc, depuis le début de l'hiver, on travaille les muscles qu'il n'a pas développés pantoute à partir des abdominaux jusqu'au pectoraux et même des muscles du cou; tout cela (fort heureusement), parce que son enseignante avait remarqué une faiblesse quand il tenait son crayon quand il écrivait.  Et par la suite, en allant en ergothérapie, la gentille spécialiste a remarqué autre chose et on a dû refaire une évaluation en physio qui était d'abord pour le haut du corps et qui vient au jour d'aujourd'hui être aussi pour le bas du corps à nouveau.

Découragement ? Non.  Culpabilité ? Oui, un tantinet pour moi.  Comment ça se fait que je ne me sois pas rendue compte que son traînage de pieds avait un lien avec sa condition d'infirmité motrice cérébrale ?  J'en ai raté une... une fois de plus !

Voilà le compte-rendu pour le moment. Et à venir : peut-être des orthèses articulaires de nuit (orthèses suro-pédieuses jambe / pied)

*Spasticité : La spasticité peut avoir plusieurs conséquences :
– elle peut gêner la marche en entraînant la déformation de certaines articulations telles que la cheville ;
– elle peut perturber les mouvements des membres supérieurs et, par conséquent, la fonction de ces membres (préhension) ;
– elle peut entraîner des douleurs consécutives à des contractures musculaires ;
– elle peut provoquer des rétractions musculaires ; celles-ci vont se produire lorsqu’une articulation reste figée dans une certaine position pendant plusieurs semaines ou mois en raison de la raideur. Cette rétraction induira une limitation des amplitudes articulaires.

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